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Toutes les présentations des églises ont été écrites pour le journal du Doyenné entre octobre 2001 et août 2005 par Monsieur Sylvain Deschamps

Les EGLISES SAINT MARTIAL De TAPONNAT
Et SAINT REMY De FLEURIGNAC

Chevet de l'église de Taponnat

Introduction

Le Rendez-vous eut lieu quelque part au cœur de la forêt de Quatre Vaux. Peu avant, le chroniqueur, en promenade sur les bords de la Bellone, avait été hélé par l’église de Taponnat en ces termes :
« Cher Monsieur, alors qu’il nous revient de toutes parts que vous êtes le gonfalonier des églises du Doyenné, vous plairait-il de nous rejoindre, Saint Rémy, Saint Martial, ma presque-sœur-presque-jumelle l’église de Fleurignac et moi, tel jour, tel endroit, telle heure... Nous nous y retrouvons tous les quatre lors de l’une de nos occasionnelles réunions, pour une partie de Belle Venette (1). Vous y serez le bienvenu et nous pourrons parler de la pérennité de nos Saints Patrons, et du passé et de l’avenir de nous, les Églises. Cela doit vous intéresser ! »
Le chroniqueur, tout heureux, accepta d’enthousiasme et se rendit donc au rendez vous fixé à ... (Mais non, ne cherchez pas !) Et c’est le compte rendu de cette partie de campagne que nous vous livrons aujourd’hui.

Le Chroniqueur, très ému devant deux Grands Saints et deux petites églises :
Je vous remercie de l’insigne honneur que vous me faîtes en me permettant de m’entretenir avec vous et, pour preuve du respect que je vous porte, je tiens à vous soumettre les exposés vous concernant mais que je ne livrerai aux lecteurs qu’avec votre accord ?
Saints et Églises, d’une seule voix : Nous vous écoutons.
Le Chroniqueur : Commençons par vous, Saint Martial. Vous êtes le régional de cette réunion ! Mais, même dans votre pays, les documents vous concernant sont rares et souvent contradictoires. Et s’il est vrai que tous les hommes sont égaux dans le cœur de Dieu, les Saints ne le sont pas dans les pages des dictionnaires !... Résumons : Vous êtes le premier évêque de Limoges, et ceci au 3ème siècle. Suivant la « Vita antiquior », confirmée par la « Vita proxilior », vous avez été envoyé de Rome par Saint Pierre, qui vous a donné le bâton thaumargique pour ressusciter un compagnon. L’église de Limoges est ainsi une des plus anciennes de France. Ceci fut confirmé par le concile de Bourges en 1031. Plus récemment, on se rapproche de l’histoire de France de Grégoire de Tours signalant que vous avez été envoyé en Gaule avec 6 autres évêques à l’époque de Dèce. D’autres écrits font de vous un des soixante douze disciples du Christ... De toutes façons, vous êtes l’Apôtre du Limousin ! et vous avez débordé sur le Rouergue, l’Aquitaine, le Poitou et la Saintonge. Pour moi, vous êtes le Saint de Chez Moi ! Et pour cela je n’entrerai pas plus avant dans ces détails et continuerai à chanter vos louanges. Pour franciser une tradition de l’Ouest américain, je dirai que je ne cherche pas toujours à écrire la Vérité de la Légende, mais à exalter la page 8 et 9...
Légende de la Vérité. Mais on n’est pas toujours prophète en son pays, hélas !...
- A Limoges même, alors que l’on est au cœur de la « Terre des Saints », alors que votre monastère était un lieu de pèlerinage sur l’une des routes de Compostelle avant d’être détruit en 1791, alors que les ruines de votre abbaye sont bouleversantes, il n’y a pas grand monde pour se rendre à la crypte Saint Martial, évoquer le souvenir de vos compagnons Alpinien et Austriélien, saluer la mémoire de Sainte Valérie dont la mort avait bouleversé l’âme du gouverneur romain Étienne et entraîné sa conversion, et prier sur vos reliques devant la mosaïque aux oiseaux. - Ici même à Taponnat, personne n’a vraiment protesté quand on a mutilé votre église, ici présente, pour sacrifier à l’idole automobile.
- Plus loin, à Mortagne sur Gironde, combien sont-ils à visiter l’ermitage monolithe que vous avez créé et qui, par la suite dominait un passage sur la Gironde pour les pèlerins de Saint Jacques. Heureusement qu’il est amoureusement protégé par une gardienne fidèle et que, de temps à autres, les catéchistes de la paroisse vont s’y recueillir.
- Enfin, tout près, à Angoulême, n’a t-il pas été question de supprimer purement et simplement votre Église, sans doute pour enfouir, en souterrain, la même idole automobile.
Je m’échauffe, je m’échauffe, cher Saint Martial... Me permettez vous d’imprimer ce texte ?

Façade de l'église de Taponnat

Saint Martial, surpris mais au fond ravi : Allez y, Allez y... ma modestie devrait elle en souffrir ! Il est bon de rappeler certaines choses !...
Le Chroniqueur : A nous deux, cher Saint Rémy (prononcez Reumi, SVP...) Pour vous, c’est différent. Vous êtes, pardonnez moi le mot, un Saint « Haut de gamme ». Deux siècles ont passé et Constantin aussi est passé. L’immense Constantin... « C’est à lui qu’est dû le triomphe du Christianisme qui, en bouleversant la psychologie des hommes, a creusé un abîme entre nous et l’Antiquité. Depuis l’adoption du christianisme, nous vivons sur un autre plan ». (2) Vous apparaissez donc en pleine lumière et, en dehors des 20 premières années de votre épiscopat (qui a tout de même duré 70 ans !) on sait à peu près tout de vous. Même si vous n’êtes pas d’extraction aussi élevée qu’on le prétend, vous êtes de très bonne famille et recevez une instruction soignée à Laon et à Reims. Et puis, à vingt deux ans ( !) commence votre épiscopat. Vous allez cumuler les succès !... On retrouve les détails de votre vie dans une première biographie écrite de votre vivant, dont Grégoire de Tours sut s’inspirer plus tard. Parut une deuxième vie de Saint Rémi, attribuée à Fortunat au 8ème siècle. Enfin, une 3ème vie, écrite en 878 par l’archevêque Hincmar, votre lointain successeur, regroupe tous ces textes et fixent votre double image, évêque et thaumaturge.
Saint Rémi thaumaturge : Vous avez rendu la vue à deux aveugles, conjuré d’un seul geste de la main un incendie qui allait embraser Reims et fait jaillir d’un tonneau vide du vin en abondance pour restaurer des hôtes de votre parente Celse.
Saint Rémi évêque :
- Vous êtes l’organisateur de l’Église... Vous redonnez l’élan à l’œuvre d’Évangélisation et organisez efficacement la mission charitable dans votre diocèse comme dans l’ensemble de la province ecclésiastique de la « Belgique Seconde », toutes régions bouleversées et ravagées par les invasions barbares du 5ème siècle.
- Et puis, et puis... vous êtes l’évêque du baptême de Clovis, votre « œuvre maîtresse », votre « chef d’œuvre ».
Nous sommes en 481. Les romains ne sont plus là, mais les barbares les ont remplacés. La « romanité » en Gaule n’est plus que le royaume que le romain Syagrius gouverne depuis Soissons. L’épiscopat gaulois tremble car les nouveaux maîtres germaniques sont, soit des adeptes de l’hérésie aryenne tels les Wisigoths et les Burgondes, soit païens comme les Francs... Et, en 486, Clovis élimine Syagrius et prend son royaume. Dix ans plus tard, il acceptera d’être baptisé ! Dix ans d’efforts et d’intelligence de votre part, appuyés par la féminité de Clotilde, pour tempérer le côté soudard de Clovis. Dix ans plus tard, c’est l’apogée ! A l’occasion de ce baptême, c’est le triomphe d’un triumvirat qu’on ne reverra jamais. Un prélat profondément chrétien, intelligent, cultivé et politique (nous en aurons d’autres, heureusement), une femme profondément chrétienne, féminine et intuitive (nous en aurons d’autres, heureusement), un guerrier fulgurant mais dont l’instinct le pousse à penser loin, très loin... (nous en aurons d’autres, heureusement). Oui, nous en aurons d’autres, bien sûr, mais pas ensemble... Et le 25 Décembre 96, ce sera le début du royaume des lys, sous la bénédiction de la Sainte Ampoule... Cette belle histoire durera tout de même 1297 ans... au moins. Cela valait bien un admirable tombeau à la basilique qui porte votre nom, celle qui donne une impression d’infini quand on y pénètre, et qu’on remarque la couronne de lumière des 96 ampoules...
Mais je m’échauffe, je m’échauffe, cher Saint Rémy. Me permettez vous d’imprimer ce texte ?
Saint Rémi, surpris mais au fond ravi : Allez y, Allez y... ma modestie devrait elle en souffrir... Il est bon de rappeler certaines choses...
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Intérieur de l'église de Taponnat

Le chroniqueur : Merci de votre accord à tous deux. Faisons une petite pause avant de continuer... Au fait, je reprendrais bien un peu de ce caviar de Gironde que Saint Martial nous a rapporté de Mortagne... Merci.. Reprenons... Chères Églises, je crains que l’importance de vos Saints Patrons l’emporte sur celle de votre construction. Voyons Taponnat : Citation de l’abbé Nanglard :
« Ancien prieuré cure, ayant appartenu au prieuré des Salles de Limoges. Cette église, signalée au XIème siècle, avait beaucoup souffert à diverses époques. Elle a été rebâtie au 18ème siècle, très simplement sur plan rectangulaire ; en 1878, elle a reçu des voûtes en brique. Son clocher est une masse carrée, percée d’une baie sur ses faces, avec un toit pyramidal assez élevé ». C’est un peu court, Monsieur l’Abbé. Disons qu’elle fait partie intégrante de l’ensemble Mairie-Ecole-Monument aux morts. Mais il faut revenir sur cette « malédiction de Saint Martial ». Cette impression que l’on a d’être dans une église tronquée, mutilée... Il y a quelques dizaines d’années on a purement « tranché dans le vif » en la ratiboisant sur la façade pour améliorer la circulation... C’était criminel sur le fond, c’est ridicule sur les résultats. L’ancienne église donnait sur la sainte route Saintes Clermont. Une fois mutilée, elle s’ouvrait (mal) sur la 141. Circulation augmentant, la 141 rendait la vie... invivable ! Elle est maintenant remplacée par une quatre voies qui sera sans doute bientôt insuffisante ! Ce sera justice. Car, si les voies du Seigneur sont impénétrables... les voies des quatre voies seront alors impraticables !
Mais, comme vous le dîtes « C’est de ce temps là que je garde au cœur une plaie ouverte... » Le mal est fait. C’est pour cela qu’il faut visiter l’église pour la consoler, la cajoler, lui rappeler les splendeurs du temps passé, dire bonjour aux bénitiers classés, remarquer l’élévation intérieure et rêver, rêver un peu car, presque abandonnée des fidèles comme elle est, elle reste un havre de grâce et de prière.
Et tenez, une bonne idée de visite : Profitez d’un jour sombre, où l’éclairage électrique (très réussi) est en marche. Montez à la tribune d’où vous aurez, devant vous, une très jolie vue sur la nef, le choeur très bien dessiné, le dallage rustique, les niches fontaines fleuries dont l’une abrite la statue de Saint Martial, les deux chapiteaux en haut des colonnes, l’épaisseur des murs. Enfin, plaisir suprême c’est très loin que vous entendrez le sourd bourdonnement de la quatre voies où... « Des bourreaux velus rameutés de tous les coins d’Europe conduisent d’énormes semi-remorques rugissants, des super tankers, des porte-conteneurs, des citernes grosses comme des maisons parmi lesquels se glissent des petits hommes gris et pressés piqués au volant de leurs automobiles comme des insectes sur un bouchon. » (3)
Clocher de l'église de Fleurignac Et enfin, c’est vous, Fleurignac ! Citons encore Nanglard : « Cette paroisse, réunie à celle de Taponnat, a conservé son ancienne église, qui a toujours été sans intérêt ». Circulez, il n’y a rien à voir ! Il faut tout de même préciser que l’église date du 9ème siècle et dépendait de l’archiprêtré de Chasseneuil. A vous Saint Rémy ! Elle vous fut dédiée en souvenir de la délivrance de l’Angoumois de l’occupation des Wisigoths par la bataille de Vouillé et la conquête d’Angoulême. Par qui ? mais par Clovis bien sur, notre fil conducteur entre Saint Martial et Saint Rémy, entre Taponnat et Fleurignac !
l'église de Fleurignac Vous êtes une église d’un abord agréable, très fraîche, en bon état, très chapelle campagnarde à vocation familiale. Un très joli carrelage à petites pierres blanches à la charentaise. Partout aussi de très fines niches fontaines. Un très beau tableau, une crucifixion sur fond bleu, signé Henry Ferré... Ferré ? serait ce un descendant du Grand Ferré du Moyen Âge ? Il faudrait tirer cela au clair. Dans le fond, un petit vitrail. C’est vous, Saint Rémy, et, en bas à droite, c’est la cathédrale de Reims !... Allons, ce n’est pas si mal !

Voilà chers vous quatre ! Et je vous prie, les églises, de me pardonner pour vous avoir un peu sacrifiées à vos Saints Patrons ! Nous imprimerons tout cela, mais je cherche un peu une conclusion...

Intérieur de l'église de Fleurignac Saint Rémy, intervenant, et plein d’autorité :
Votre conclusion, Cher Chroniqueur ? ... Je vais vous la révéler. C’est à dire exprimer clairement et tout haut ce que vous ressentez confusément et tout bas ! Mais, moi, je peux le dire ! Et les habitants de Taponnat et de Fleurignac en seront d’accord. Dans cette commune se trouvent réunis deux Saints : l’un d’envergure locale et l’autre d’ampleur nationale. Peu importe que les églises soient petites ou abîmées. Elles résument à elles deux la dualité et la complémentarité des Saints. Saint Rémy plus Saint Martial c’est le royaume et la province. Et c’est cela qu’il faut ressentir à travers ces deux monuments et grâce à Saint Martial et à moi même. Ce qui est de nos jours l’État des Régions était de notre temps le Royaume des Provinces. C’est la même chose... sauf que l’on peut regretter l’absence de l’unité religieuse ! Il est tout de même remarquable de trouver mon poulain Clovis se battre et s’ébattre dans les pâturages de Saint Martial. Vous l’avez dit, c’est notre fil conducteur ! Dieu avait bien raison de miser sur lui alors que rien ne laissait présager un tel destin. C’était un précurseur. Il faut dire, bien sur, que dans tous les domaines, Dieu est le Précurseur Absolu !
Donc, vivez heureux et intensément à Taponnat-Fleurignac ; les deux vont bien ensemble !
Nunc est bibendum ! J’ai apporté quelques flacons de ce précieux Dom... (ici le nom d’un grand champagne qui doit beaucoup à l’Église). Buvons à la santé de nos églises ! Et que les bulles du royal breuvage vous indiquent la direction de votre prochaine... église. A la prochaine !

Sylvain Deschamps

(1) Le jeu de Belle Venette est un jeu de cartes et de dés mélangés, assez compliqué. Il fut introduit au Paradis par Bertrand Du Guesclin. Il faut dire que c’était un expert... N’avait il pas perdu sa fortune aux dés lorsqu’il était captif en Angleterre et, pour les cartes, ne les avait il pas rapportées d’Espagne en 1366 (4). Le Bon Dieu, plus tolérant que Saint Louis accepta ce jeu mais, devant les inévitables excès, il suggéra plus tard aux amateurs de se faire plus discrets. La règle se transmet entre initiés, mais je ne suis pas autorisé à la révéler !...
(2) Ferdinand Lot. Introduction au « CONSTANTIN » de Guy Gauthier.
(3) SIRE, de Jean Raspail. Editions de Fallois page 185.
(4) Guide Aveline des Jeux. Livre de Poche page 79 et 534


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