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Toutes les présentations des églises ont été écrites pour le journal du Doyenné entre octobre 2001 et août 2005 par Monsieur Sylvain Deschamps

L’Église St Jacques de Roussines.

Façade de l'église de Roussines

Lundi 5 Janvier 2004

Le Chroniqueur : Bonjour Saint très cher ! C’est une jolie route pour aller chez vous, à Roussines.
Saint Jacques : N’est ce pas ? Je vois que vous avez bien reçu mon CDC. (CDC = Courrier du Ciel. Loin de toutes les nouveautés compliquées, type E. Mail, Courriel, SMS et autres fantaisies, adressez vous directement et intérieurement à votre Saint préféré, et c’est lui qui entrera en contact avec vous, si vous y croyez suffisamment. Il suffit pour ça d’un peu d’imagination, et de beaucoup de conviction).
Le Chroniqueur : Et le choix de notre rendez-vous ici, au logis du Pont Rouchaud ?
Saint Jacques : Parce que le Pont Rouchaud est un point triple, qui couvre trois départements : Charente, Haute Vienne et Dordogne, et trois régions : Poitou-Charentes, Limousin et Aquitaine. Cela en fait, des routes de pèlerins !.. Et puis, le chemin est plaisant jusqu’à l’église. Nous passerons par l’ancien cimetière des lépreux, et cela nous donnera l’occasion de bavarder un peu. Vous voyez, on aperçoit au loin le clocher du centre (petite) ville.
Le Chroniqueur : Eh oui !.. C’est la première fois que vous apparaissez dans le Club des Saints du Doyenné et il faut vous présenter à nos lecteurs. Bien sur votre notoriété est immense et vous êtes... incontournable. Mais votre évidence est telle qu’on en ignore parfois les détails. Avec Pierre et Jean vous formez les trois apôtres les plus intimes du Maître. Cela a commencé, comme souvent, au bord du lac de Tibériade, où vous arrangiez vos filets de pêche quand Jésus vous appela... C’est le début de la belle histoire, qui vous conduira, avec les deux autres apôtres cités, à être présent lors de l’agonie de Jésus au Jardin des Oliviers. Par la suite Hérode avait choisi Jacques (vous...) et Pierre pour frapper la communauté chrétienne, et Jacques d’abord ! On peut donc en conclure que vous aviez joué un rôle important dans l’église de Jérusalem. Se termine ainsi, par la décapitation, votre vie sur terre.
Au fait, vous n’avez même pas de double vie, mais une triple vie !
- votre vie sur terre, dont nous venons de parler,
- votre vie éternelle, dont vous voulez bien me faire partager un infinitésimal moment d’éternité,
- et votre vie du Moyen Âge, du Saint de l’Espagne, du Saint du Pèlerinage dont il nous faut parler, exactement comme si vous n’étiez pas là.
Jacques est-il venu annoncer l’Évangile en Espagne, ou bien n’est ce que plus tard que son corps fut ramené de Palestine en Galice au lieu qui devait devenir au Moyen Âge, sous le nom de Saint Jacques de Compostelle, le pèlerinage le plus célèbre, avec celui de Jérusalem ? C’est seulement au 7ème siècle qu’apparaît cette tradition du voyage de Jacques en Espagne, ce qui fait que « pendant les sept premiers siècles de son histoire, l’Espagne chrétienne ignora qu’elle avait été évangélisée par Saint Jacques ». (Émile Mâle).
Ensuite , tout va très vite... Au 9ème siècle l’apparition d’une étoile indique à un pieux anachorète l’endroit où gît le corps de l’Apôtre (campus stellae, le champ de l’Étoile, devenant Compostelle). Alphonse II fait élever une basilique en ce lieu, et, en 860, un certain Adon fixe à la date du 25 Juillet la fête de Saint Jacques. Aux 10ème et 11ème siècles, ce récit se répand dans toute l’Europe chrétienne. Le premier pèlerin connu de Saint Jacques sera Godescale, évêque du Puy au 10ème siècle. A la fin du 11ème siècle, on construit l’église de Saint Jacques de Compostelle et l’« histoire Compostellane », écrite peu après, va transformer la légende en histoire.
Tout s’enchaîne... Charlemagne... Charles V et son sceptre qui servait au couronnement des Rois de France, et servit pour celui de Napoléon... Les quatre grandes routes se dessinent, jalonnées de centaines d’églises, accompagnées de chansons et de poèmes avec la création de la Chanson de Roland. S’y ajoute la dimension militaire : C’est Saint Jacques Matamore et la devise portée par les armes des « Chevaliers de l’Épée rouge » : « Rubet Sanguina Arabum » : « elle est rouge du sang des Arabes » témoigne de cet esprit de croisade.
Progressivement, le pèlerinage s’installant, les attributs de Saint Jacques se développent et se transforment : L’épée tout d’abord, puis la gibecière, puis le bâton du pèlerin, ou plutôt le bourdon, la coquille, le chapeau, la pèlerine, la gourde...
Voilà, cher Saint Jacques, votre troisième vie qui n’arrête pas de se renouveler.
Chevet de l'église de Roussines Mais ici, tout de même, à Roussines, nous sommes un peu loin de tous ces mouvements, de ce fracas glorieux ?..
Saint Jacques : En êtes vous si sur ?.. Mon chemin, c’est le chemin de Dieu... et Dieu est partout, bien sur. Plus particulièrement ici, où nous sommes à la fois loin et près de ce grand axe Nord Sud qui, avec ses chemins presque parallèles, traverse toutes ces régions... des châteaux de la Loire à la religion... légère, la route de mon frère d’armes Du Guesclin, des Vendéens au blanc fleur de lysé, des Rochelais huguenots, des Charentais versatiles, des Bordelais à l’accent anglais, des Landais à la foi rugbystique, des Basques admirablement fous comme des Basques, des Galiciens franquistes allant à la rencontre de Portugais Salazaristes ou révolutionnaires de l’oeillet... Cela en fait du monde, jusqu’à Compostelle...
Mais finissons donc de faire de cet enclos, où se dégage si bellement le clocher souligné par ses arcatures qui évoquent l’Italie du Nord, et retrouvons nous à l’intérieur de l’Église pour prier pour tous ces gens là, sans exception.

Ils entrent par la petite porte de gauche.
L’Église hôtesse, sortant de la Sacristie : Quel plaisir de vous accueillir ! Cher Saint Jacques, vous êtes ici chez vous, par principe ! et vous, Monsieur le Chroniqueur, vous êtes chez vous... maintenant. Je suis à vous... N’oubliez pas, à l’occasion, de voir dans la Sacristie, le très beau tableau du Calvaire que Monsieur le Curé devrait bien mettre dans l’Église ! Et je vous confie le texte que j’ai préparé pour vous et concernant mon histoire. En fait, ce texte n’est pas de moi... mais d’un jeune érudit qui veut violettiser ses interventions, passer inaperçu...
Le Chroniqueur prend le texte suivant, et le lit à Saint Jacques :
Ancienne dépendance du prieuré de Bussières-Badil, l’église de Roussines est un bel exemple d’église rurale à double nef. L’entrée principale donne accès à la partie romane (fin XIème siècle) de l’église, aménagée sur trois niveaux. La longue nef romane se terminait par une absidiole remplacée par un chevet plat. Le sanctuaire est surmonté d’une belle voûte en coupole et d’une petite ouverture romane, rare témoignage de l’élégance des ouvertures romanes de l’église primitive ornée de colonnes surmontées de chapiteaux à coquille saint Jacques.
Intérieur de l'église de Roussines A une époque plus tardive (XVème siècle ?), l’église est agrandie au nord en ajoutant une deuxième nef gothique constituée de quatre travées formant quatre chapelles (actuellement chapelle des Fonts Baptismaux, Ste Bernadette, Notre-Dame de Lourdes et du Sacré Cœur).
Bien que débutant en 1739, les registres paroissiaux de St Jacques de Roussines nous permettent d’en voir une forte activité autour des forges de Montizon ou à La Vallade (nombreuses familles de forgerons), des meuniers (moulin de Montizon, de Roussines), un apothicaire, tisserands, charbonniers, maçons, mais aussi des bourgeois, avocat, docteur en médecine, et seigneurs de Roussines inhumés dans les chapelles (l’actuelle chapelle Ste Bernadette semble être celle de la famille d’Escravayat, seigneur de Roussines d’après les traces peu lisibles des armoiries de la clé de voûte).

Les premières restaurations connues remontent à l’année 1844, époque à laquelle le curé de Roussines demande une aide financière à la Reine Marie-Amélie. D’après le mobilier heureusement conservé dans cette église, une deuxième époque de restauration, vers 1930, a apporté de nouveaux autels, les vitraux comme celui du Sacré Cœur ou de Saint Jacques - notons aussi un carrelage représentant les Apparitions de Lourdes assez original.
Les restaurations de ces derniers mois (1999/2000) ont mis à jour des traces d’une litre funéraire qui courait le long des murs intérieurs des deux nefs. Sur un fond de bande noire, est représenté un chevalier avec son armure et un casque tenant un écu (bouclier) orné des armes d’un seigneur de Roussines à déterminer. Ces armes ne sont pas celles de la famille d’Escravayat, seigneur de Roussines, connu à partir de 1739, peut-être celles de la famille de Mandrenat, seigneur de Varaignes ? Par contre et ce dont on est sur, c’est que le premier seigneur de Roussines, en 1595, fut le père de l’écrivain Jean-Louis Guez de Balzac, ce qui nous conduira à surveiller grammaire et syntaxe !...

Voilà donc l’histoire de votre église, cher St Jacques.
Mais au fait, est-ce vraiment VOTRE église ?



Vitrail de la mort de Saint Joseph à Roussines Regardez autour de nous... Il fait si clair, maintenant, avec ce magnifique vitrail du Sacré-Cœur... Que voyons-nous ?
- un superbe bénitier, mais qui n’a pas, comme souvent, une forme de coquille ?
- les magnifiques voûtes dont nous avons parlé mais dont la romane, pas plus que la gothique, n’évoque le pèlerinage en aucun détail.
- un ensemble de vitraux du 19ème siècle, sur fond de semis de fleurs récemment restauré ; et cette restauration, touchante, fait ressortir les injures du temps. Regardez comme ils sont plus délavés au nord, quasiment indéchiffrables, mais, de toutes façons, ils ne vous concernent pas, pas plus que les statues...
- enfin, la pièce maîtresse du mobilier... cet ensemble unique, confessionnal et chaire, l’un sous l’autre et la supportant !
On pense à la première phrase de « Un singe en hiver » d’Antoine Blondin : « Une nuit sur deux, Quentin Albert descendait le Yang-Tsé-Kiang dans son lit bateau » On aimerait écrire, parlant d’un prêtre à l’ancienne : Du haut de sa chaire dunette, monsieur le curé surfait sur les péchés du monde.
Tout cela est bel et bon. Mais « quid » de St Jacques ? Pourquoi a-t-on ainsi appelé l’église ? Dans votre église, vous êtes omni-absent.
Saint Jacques : En êtes-vous si sur ? Et vous qui parliez d’imagination !... Je vais vous aider et élargir un peu le chemin de Saint Jacques... Retrouvez vos amis... Ils sont là, avec vous, avec moi...
A partir de Compostelle, c’est moi qui ai conduit Blaise Cendrars, descendu de sa mule, jusqu’au Brésil, jusqu’à Salvador de Bahia, Bahia de tous les saints, y répandre sa religion de poète... C’est moi qui ai conduit Antoine de Tounens jusqu’au royaume d’Araucanie répandre sa royale religion d’état... C’est moi aussi qui ai conduit Jean Raspail au fin fond de la Patagonie répandre sa foi de cotte de mailles et de taille et d’estoc... Fermez les yeux... Ils sont avec vous dans mon église Saint Jacques de Roussines... Fermez les yeux et pensez fort, intensément...
Quelques minutes plus tard, le chroniqueur ouvre les yeux.
Saint Jacques est reparti... L’église hôtesse s’est éclipsée. Mais le Sacré-Cœur lui fait toujours de l’œil... Et dans sa tête et dans son cœur, roulent encore les galets et les coquilles du Cap Horn à la Mer Cantabrique.
Allons, c’est tout bon... C’est bien l’église Saint Jacques de Roussines... et, de toutes façons... « il suffit, pour ça, d’un peu d’imagination ! »

Sylvain DESCHAMPS

PS : A l’intention de l’imprimeur : plus particulièrement pour ce texte, je ne saurais admettre la moindre coquille !...


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