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Toutes les présentations des églises ont été écrites pour le journal du Doyenné entre octobre 2001 et août 2005 par Monsieur Sylvain Deschamps

L’Église Saint Martin de Vouthon.

Façade de l'église de Vouthon

Présentation par le chroniqueur :
Ce matin, dimanche 27 Février 2005, je suis sorti un peu tôt de l’église, juste après la communion. Je m’attendais au paysage que je trouvai à cet instant : du blanc, rien que du blanc, très pur, intact. Il avait beaucoup neigé pendant l’office. Après la sortie des fidèles, je reste presque seul… en compagnie de mon ami le pigeon Pierrot, mon porte clefs , qui s’est posé sur la colonne de la croix de Malte… Il faut dire que ce pigeon se considère comme un spécialiste des Templiers depuis qu’à Malleyrand, il s’était posé sur le modillon représentant une tête de chat, cette tête de chat qui excite tellement les curiosités templières !… Il faut dire aussi que cela ne ferait pas mal dans le décor, si un chat noir venait poser le feutre de ses pattes dans le coussin de velours de la neige blanche…
Tout porte à la méditation, à la rêverie aussi… Devant, autour de moi, c’est un camaïeu tout blanc… Un camaïeu supporte quelques taches de couleur : le gris bleu des plumes du pigeon, les pointes de diamant sur la lourde porte de l’église d’un vert dense. Et puis le camail c’était aussi le collet de mailles qui enveloppait le cou sur le heaume des chevaliers, gris acier lui aussi. Et l’imagination vagabonde et soudain ils sont là, sur le pont, les chevaliers de mon enfance, tout de long et tout de blanc vêtus, avec, en prime, la tache rouge sang de la croix templière… Et les chevaux aussi, ces magnifiques chevaux flamands, poitevins, percherons, et leurs robes, bai, aubère, Louvet, rouanne, pie, et pour faire ton sur ton les Boulonnais blanc ou gris pommelé, miroité, rubican ou ventre de biche. Dieu que c’est beau…

Intervention de l’Eglise-Hôtesse :

L’Eglise-Hôtesse : Je ne sais pas trop où vous étiez parti, mais il faudrait parler de l’Église.
Le Chroniqueur : Excusez moi, mais c’est vrai que je me parle d’un temps que les moins de sept cent ans ne peuvent pas connaître… Alors…
« La chapelle Saint-Martin de la commanderie de Vouthon fut construite par les Templiers, passa à l’ordre de Malte puis devint église paroissiale. Datable du 12ème siècle, elle subit de nombreux remaniements, dès la fin du 12ème siècle, au cours des guerres anglaises, au 15ème siècle . Sa sacristie date du 19ème siècle. Du 12ème siècle, elle n’a conservé que sa nef qui comporte deux étroites travées, couvertes d’une voûte en berceau brisé, avec arcs doubleaux sur demi-colonnes. L’un des chapiteaux présente un intéressant personnage tenant sa tête.
Plus tard, afin de mettre en place le chœur, sans doute à l’occasion de travaux d’agrandissement du sanctuaire, la travée orientale fut coupée par un grand arc à trois rouleaux, sur pilastres à ressauts avec colonnes.
En guise de chevet, un grand mur vertical fut monté et percé d’une vaste baie séparée en trois par deux meneaux verticaux. Cette ouverture datable du 15ème siècle, est venue remplacer le triplet roman qui devait exister à l’origine. Un triplet est constitué de trois étroites baies en plein cintre placées côte à côte et éclairant le chœur. Notons la présence d’un grand arc en plein cintre couvrant tout le fond du chœur.
Il existe deux autres fenêtres cintrées à colonnettes intérieures, dont l’une est située au sud, l’autre au nord-ouest de la travée orientale. Ces deux ouvertures furent elles aussi remaniées plus tard.
La façade a subi de très importants remaniements au cours des guerres anglaises. Elle se termine horizontalement et possède une porte à quatre rouleaux et un cordon. Le rouleau intérieur, le plus ancien, est en plein cintre et sur piédroits ; les autres sont brisés, sur colonnes, dont plusieurs ont perdu leurs fûts d’origine. Ces colonnes comportent des chapiteaux ornés de crochets, alternant, pour certains, avec des visages humains. Leurs bases sont ornées de griffes.
Au-dessus de la porte, nous pouvons remarquer la présence de corbeaux indiquant peut-être l’existence d’un porche aujourd’hui disparu.
Située au-dessus de cet éventuel porche, sur un bandeau, existe une belle fenêtre romane encadrée d’un double rouleau.


vitrail de St martin dans l'église de Vouthon On peut aussi noter, au sommet de cette façade, une petite baie en plein cintre dont la vocation a pu être de recevoir une cloche.
Les murs latéraux sont renforcés de contreforts plats qui furent repris au cours des guerres anglaises. Seule la corniche du mur est ornée de modillons dont certains représentent des masques burlesques. A l’extérieur, les fenêtres sont ornées d’un cordon à têtes de clous.
L’église est construite dans un bel appareil de moellons réguliers, et en dépit de ses nombreux et importants remaniements, on lui reconnaît cette sobriété majestueuse propre aux sanctuaires des Templiers. »
L’Eglise-Hôtesse : C’est très intéressant. Mais il me semble avoir lu cela quelque part ?
Le Chroniqueur : Certes je cite mes sources : Mme Fils, dans la revue Autour d’Écuras. Mais cela n’empêche pas une approche plus personnelle ! Suivez-moi. Nous referons le tour de l’église un peu plus tard, en nous intéressant à la Commanderie. Pour l’instant, poussons cette belle porte et entrons. A gauche, un bénitier à quatre mains, sans doute pour des Templiers Mousquetaires ! Une vue d’ensemble de l’église nous la fait apparaître très harmonieuse. Faisons le tour en suivant le chemin de croix, en bon état, aux couleurs fraîches. Pas de mobilier de choc, pas de statues particulièrement intéressantes, mais cette luminosité diffuse, un peu gris argent, légèrement bleutée. Il est possible que le temps neigeux y soit pour quelque chose mais rappelons que les vitraux ont été fabriqués pour tous les temps, soleil, pluie, neige etc. De toutes façons, toutes les composantes de ces vitraux semblent dessinées à la plume trempée dans une encre qui reste à inventer : la Waterman gris bleu vitrail. Maintenant, venez vous asseoir à côté de moi. J’ai pris ma place favorite, sous la chaire, à deux sièges du mur Sud. C’est une place de recul ; elle n’est pas choisie pour une éventuelle somnolence… Au contraire, c’est celle où l’on voit le mieux. Faites tout de même attention à votre tête en vous relevant ! On remarque ainsi, tout autour de l’église, cette décoration en bois plaqué, à hauteur d’homme, dont le chemin de créneaux fait penser à la découpe des murailles des grandes forteresses : le krach des chevaliers, les murailles de Saint Jean d’Acre. Tout cela nous ramène aux dédicataires de cette église. Et puis regardez là, à gauche, le petit autel, que l’on pourrait dire secondaire, alors que l’on peut, égoïstement, se l’attribuer. Et, au dessus le vitrail bijou de l’église : Saint Martin offrant la moitié de son manteau à un pauvre, à la porte d’Amiens par une matinée froide d’hiver comme aujourd’hui. Et si j’en viens cyniquement à regretter aujourd’hui l'absence de pauvre(s) à la sortie de votre église c’est parce que s’il y avait beaucoup de pauvres, l’église serait pleine de fidèles, alors que nous sommes seuls… Sic transit… Sic transis… Toujours est il qu’en dehors du tracé très pur, ce vitrail est un chef d’œuvre de composition, de relief, de perspective… du Gustave Doré en trois dimensions. On retrouve la même technique, et la même réussite dans les vitraux lancettes du chœur. Que l’on ne soit pas en face du typique triplet templier (comme à Malleyrand) importe peu. Là, sur un fond de ciel bleu et en partant du pourtour pour aller au cœur du vitrail on trouve des scènes successives qui s’ouvrent sur d’autres scènes qui s’ouvrent sur la fenêtre et le ciel bleu. Technique de virtuose, réalisation d’artiste. Et enfin une pensée guillerette en regardant le chœur. De chaque côté voyez ces entrées pratiquement symétriques donnant sur la sacristie. Comme l’église ouvrait sur les bâtiments de la Commanderie on peut imaginer devant chaque porte, un colossal Templier en grande tenue, la grande épée d’armes en mains, et la mine peu avenante. On peut imaginer… c’est sans doute l’aspect théâtral de tout cela, côté cour et côté jardin !.. Enfin à l’endroit où nous sommes je me permets de caresser les têtes en bois du pied de la chaire, une qui ressemble à Frère Tuck de Robin des Bois, une autre à une gargouille de Notre Dame ! Mais ressortons un peu voir cette Commanderie. Nous étions comme dans un coffre fort dans l’église, avec une porte de ce tonnage. Voici notre ami le Pigeon. Alors, Pierrot, quoi de neuf ?
Pierrot Pigeon : Si je vous dis que j’ai vu un chat noir vous ne me croirez pas. Alors…

Intérieur de l'église de Vouthon Le Chroniqueur à l’Eglise-hôtesse : Faisons le tour de l’église. Sachons que ces bâtiments appartenaient pratiquement tous à l’ensemble des Templiers, particulièrement la belle grange au Sud. Puis, revenons sur nos pas et pourquoi pas descendre jusqu’à la Tardoire et contempler, au Nord, la masse du logis de Commanderie. Il faut souligner qu’il est exceptionnel d’en trouver un aussi important et bien conservé. Suivant la coutume templière il avoisine le chevet de l’église. C’est un grand corps de bâtiment rectangulaire, d’une très belle élévation de trois étages, encore dans un état remarquable. Bien sur une toiture a conduit à supprimer les éléments défensifs crénelés. Il s’apparente très bien à l’église, d’abord dans la construction d’un bel appareil régulier, et dans les traces de reconstruction qui ont été occasionnées par les guerres franco anglaises. On trouve même au niveau du mur où il fut remonté des meurtrières encore en place. Il faut dire que les Anglais n’arrêtent pas de revenir. De hauts escaliers donnent accès au logis, et les portes sont à situer au niveau du premier étage. Quelques marches plus loin, une décoration d’un bel arc en accolade. Un coup d’œil par la vieille serrure et l’on découvre une cave romane voûtée, au carrelage charentais. Tous ces aménagements nous rappellent que la commanderie de Saint Martin de Vouthon faisait partie de l’archiprêtré d’Orgedeuil. Elle appartint à l’ordre de Malte après avoir été fondée par les Templiers et elle est ainsi une des plus anciennes de Charente. La commanderie de Malleyrand lui fut unie en 1578. Elle fut elle même unie à celle de Villegats vers 1600. Voilà pour l’histoire.
L’Eglise-Hôtesse : A propos d’Histoire, ne croyez vous pas q’un petit résumé permettrait à vos lecteurs de ne pas tout mélanger, Templiers, Hospitaliers, Malte, Chypre, etc…
Le Chroniqueur : En effet… Pour en terminer avec cette histoire commencée à Malleyrand…
Les Templiers couvrent à peu près 2 siècles de notre histoire. En 1118 neuf chevaliers, sous la direction de Hugues de Payns, prennent le nom de pauvres Chevaliers du Christ et deviennent l’ordre des Templiers reconnu en 1128 par Honoré III au Concile de Troyes. Ils porteront très haut le nom, et le renom de la religion en tant que guerriers d’abord, puis soldats paysans jusqu’à la chute de Saint Jean d’Acre où ils retrouvent leur « frères ennemis » les hospitaliers de Saint Jean. Mais alors qu’ils n’ont pratiquement pas été unis dans la victoire, ils se rejoignent dans la déroute. Leur évolution sera différente. Le roi Philippe le Bel , pour de bonnes et de mauvaises raisons veut leur disparition. Ils sont tous, ou presque, arrêtés le vendredi 13 octobre 1307. Divers procès et exécutions s’en suivront jusqu’à la mort du Grand Maître en 1314. Ah ! Ces rois maudits ! Toujours est-il qu’avant même la disparition de l’ordre un peu plus tard, leurs biens confisqués seront remis, après ponction royale, aux Hospitaliers de Saint Jean.
Cet ordre des Hospitaliers de Saint Jean avait été fondé en Terre Sainte en 1113 et reconnu en 1120. Ils suivront à peu près la route des Templiers mais sans jamais s’entendre vraiment avec eux jusqu’à cet écroulement total de Saint Jean d’Acre. Eux sauront s’en relever pour s’installer à Chypre. Après quoi, ils iront conquérir Rhodes jusqu’à ce qu’ils s’en fassent chasser par Solimon le Magnifique en 1522. C’est alors qu’ils s’installent à Malte et deviennent ainsi et enfin, les Chevaliers de Malte. En 1798, lors de la prise de l’île par Bonaparte, ils s’installeront définitivement à Rome.
« Mes » Templiers, persécutés, malchanceux, et sans doute moins souples avaient, pour les rescapés, rejoint d’autres ordres religieux similaires, en Espagne et au Portugal, les ordres de Calatrava, d’Alcantara, d’Avise ou de Saint Jacques de l’Épée.
On ne parlera que pour mémoire des Chevaliers Teutoniques, qui apportent la notion de nation dans la défense des chrétiens et politiseront cette action religieuse, sans doute plus ou moins tolérée, par les Hospitaliers, ce qui agacera prodigieusement les Templiers. Mais plus tard, alors que Bonaparte avait suggéré aux Hospitaliers de quitter Malte, c’est le même Napoléon qui supprimera l’ordre des Chevaliers Teutoniques en 1809 en Allemagne. Voilà pour l’Histoire !


Haut d'un des piliers de l'église de Vouthon Saint Martin intervenant avec un bon sourire : Bravo, Monsieur le Chroniqueur. Même si vous ne prétendez pas, et vous avez raison, à l’objectivité voici bien une histoire claire et simple de certaines forces de cette époque. Pour une fois, pas d fantaisie !
Le Chroniqueur gêné : Bonjour cher Saint Martin (en route vers Chazelles) mais ne vous réjouissez peut être pas trop vite ! Je tiens à la phrase des frères Goncourt : « L’histoire est le roman qui a été, le roman est de l’histoire qui aurait pu être ! » Je vais terminer sur ce fameux Trésor des Templiers ! Car, en fait, même si ce ne sont pas mes Chevaliers préférés (j’aurais plutôt un faible pour l’époque de François 1er), je trouve que personne ne prend leur défense. Des historiens républicains comme Pierre Miquel les exécutent de nouveau en trois lignes et des historiens royalistes comme J.F. Chiappe les enterrent en un paragraphe. Mais il dit tout de même : « Hélas pour Philippe le Bel, le bûcher de Molay flambe dans les mémoires ». Je ne vois pas pourquoi je n’apporterai pas ma pierre au dossier, ou plutôt mon fagot au bûcher.
Je sais où se trouve le Trésor des Templiers ! Je le sais depuis que j’ai entendu parler de souterrain à Malleyrand. Les Templiers, avertis assez tôt, avaient regroupé leurs trésors, leur Trésor, sur les vallées de la Tardoire et du Bandiat. Là, des hommes de bonne volonté, au cours des siècles, les ont entassés dans les grottes et caves de Souffrignac à Bunzac, et de Vouthon (où le gros avait été gardé dans ce grand bâtiment) à Bunzac on avait bien pensé les conserver dans les caves du château de La Rochefoucauld, mais la famille s’étant vite emparpaillotée, on les a vite retirés. Puis on a utilisé des pertes et autres gouffres, bénissant ainsi les « étranges noces de la Tardoire et du Bandiat ! ». On a laissé un casque à Agris pour alimenter conversations et supputations (c’est gagné) et le trésor a été regroupé dans le grand lac souterrain en dessous de la grande Fosse de La Braconne. Et comme ce trésor est maintenant sous la protection divine, personne n’a pu remonter au lac en partant des gouffres du Dormant et du Bouillonnant, déjà pénalisés par le régicide Ravaillac ! Évidemment, je n’ai aucune preuve, mais les preuves, n’en a t’on pas crée contre les Templiers ? Et ces preuves font foi maintenant… Alors, voilà, c’est ma petite contribution à la légende des Templiers...
Saint Martin : Cher chroniqueur. Vous avez traité 40 églises, cela vous fait maintenant 40 de fièvre ! Il est grand temps d’arrêter… Je reconnais que votre idée est amusante. Ce grand lac souterrain apparaît dans le roman « Brigands de Braconne » qui a du vous servir de livre de chevet. Et après tout, pourquoi pas ! Non, je ne me laisserai pas prendre au piège…
Le Chroniqueur : Bah ! Comme dirait mon maître Jean Raspail, rêveur de génie : « Le pavillon royal patagon bleu blanc vert retrouvera un jour sa place dans le vent à Port Tounens en Périgord. C’est ainsi que naissent et s’enracinent les légendes. On ne sait jamais : « Son cosas de Patagonia… » (1)

Sylvain Deschamps

(1) Adios, Tierra del Fuego. Jean Raspail.Albin Michel, éditeur.



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