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Toutes les présentations des églises ont été écrites pour le journal du Doyenné entre octobre 2001 et août 2005 par Monsieur Sylvain Deschamps

L'ÉGLISE PAROISSIALE DE LA ROCHEFOUCAULD

Façade de l'église de LA Rochefoucauld

Attention ! Cher chroniqueur ! « Église Notre Dame de l'Assomption et Saint Cybard ». C'est mon nom et je tiens beaucoup à ce double patronage.
Au fait, laissez moi donc votre plume d'oie, et je vais ME raconter ; et je vais me traiter aussi bien que vous avez traité ma petite camarade de Montbron, le mois dernier.
Je n'ai pas à me justifier, mais il me faut m'expliquer. Je sais que j'ai tendance à me considérer comme « l'Unique ». C'est peut être un peu trop mais, à tout le moins, je suis...unique. Mes collègues du Doyenné disent que je me pousse un peu du col....C'est peut être vrai, mais laissez moi vous raconter, et vous verrez pourquoi je suis fière ; et même pourquoi je suis fière d'être fière !..
Assomption et Saint Cybard : Universalité de la Sainte Vierge, et particularisme de Saint Cybard. Je vous rappellerai que nous sommes en Charente et qu'un des plus Charentais des Saints fut Cybard.
Au début du VI ème siècle, ce moine du monastère de Seyssac, épris de solitude, vint à Angoulême où Saint APTONE l'enferma comme reclus sous les remparts de la ville, et cela pendant 40 ans. Ce fut une retraite spirituellement riche, où il enseignait des disciples et où il conclut une charte d'affranchissement de prisonniers.
Et c'est pour cela que j'ai cette unicité, du Saint local à la Vierge Marie...

Mon histoire maintenant. Elle commence dans les années 1260, date à laquelle un groupe de prêtres, trop à l'étroit dans une chapelle dédiée à la Sainte Vierge, hors des murs de la ville basse, décident de construire une église et la nomment Notre Dame de l'Assomption.
Que se passait il en France à l'époque ?
Saint Louis a 46 ans et la cathédrale de Chartres, la Sublime, est consacrée à l'Assomption de Notre Dame ! J'aime cette coïncidence... Et puis, l'Histoire se déroule, souvent très sombre...
J'étais devenue Collégiale en 1267. Je suis pillée pendant la guerre de 100 ans. De 1562 à 1570, les Protestants me « réforment » en détruisant ma façade, mes murs, mon clocher et en incendiant le reste. Je m'en remets et je prends ma forme à peu près définitive en 1620. La Révolution arrive, avec son cortège habituel : Abolition du chapitre canonial, pillage, profanation, culte décadaire, etc... jusqu'en 1800. Restauration ensuite...et des catastrophes naturelles au vingtième siècle. Il y a 40 ans bientôt, j'ai les pieds dans l'eau, et il y a 16 ans un incendie détruit une partie de la sacristie. Et surtout, pendant tous ces siècles, du Sang, beaucoup de Sang, trop de Sang. Sang d'Anglais, d'Angoumoisins, de protestants, de catholiques et, il n'y a pas si longtemps, dans ces temps troubles de ligne de démarcation, Occupation, Libération, Épuration, tous ces « Sangs mêlés » qui vont grossir la Tardoire et ressortir en rouges résurgences aux Sources de la Touvre...
Et puis, les souvenirs heureux :
- le 18 Juillet 1453, un grand Te Deum de bonheur fou. La veille, la victoire de Castillon venait de signer la fin de la guerre de 100 ans, et le roi Charles VII, séjournant au château, l'avait appris. Il fit très beau ce jour là, quand flamboyaient les étendards !...
- le 22 Novembre 1542, le grand François 1er, qui est toujours le plus beau Roi-chevalier, et le plus beau chevalier-Roi du monde vient me rendre visite. Les étendards flamboient de nouveau...
- Plus près de nous, à Noël 1999, en présence de Monseigneur DAGENS, l'arrivée de la petite dernière cloche EMMANUEL, un beau bébé de 590 kilos qui va rejoindre là haut ses copains-copines, Anne, et le bourdon Marie.

Maintenant, pourquoi suis je unique ? Pierre CAILLE, mon fondateur, me l'avait bien dit en 1262 : « Et s'il n'en reste qu'une, tu seras celle là... »
Que sont mes amies devenues... Celles que j'ai tant connues... ! Saint Pierre, Saint Florent, Saint Jacques, Sainte Quitterie, bien d'autres encore, dont il ne reste que souvenir ou ruines... Mais je fais confiance à mon chroniqueur pour les faire revivre un jour dans un « Cercle des Églises disparues... »

Venez donc me retrouver. Pas besoin de s'y prendre à l'avance, ni de me chercher dans la brume ! Moi, on ne me cherche pas, on me trouve ! Venez à La Rochefoucauld. Non seulement je suis unique mais je suis aussi INCONTOURNABLE !
Il faut dire, avant tout, que si mon Curé est « Curé de Campagne », je suis, moi, une église de ville, et même de centre ville ! Ce n'était pas le cas au début mais, petit à petit, la Ville s'est rapprochée de moi, physiquement d'abord, affectivement ensuite.
Donc, vous êtes arrivés. Je suis une église gothique, « classiquement » gothique, presque unique en Charente, avec mes lignes droites, verticales surtout. Une jolie balustrade ajourée pour égayer l'ensemble, un élégant clocher à huit pans et de jolis crochets qui « retiennent » les nuages ! Pour dire crûment les choses, je suis une église à hanches étroites et à derrière plat. Mais cela me permet d'être encore mieux imbriquée dans ma ville. Je m'adosse à une banque, je jouxte une fleuriste, je me penche sur un libraire... ; je suis non seulement au centre, mais au coeur de la ville. Vous êtes devant la façade. Entrez ! mais attention, entrez par la porte de droite !


Vitrail de l'église de LA Rochefoucauld

Si vous entrez par la porte de gauche, votre attention, votre disponibilité, seront distraites par une intéressante salle-musée dont nous reparlerons plus tard, mais qu'il faut garder pour la fin.
En entrant par la droite, vous aurez le choc lumineux du grand vitrail du chevet, de plein fouet, et une fois le choc absorbé, vous vous habituerez à ma luminosité très particulière. Mais j'insiste sur ce choc d'entrée... Faites en profiter vos amis, et surtout vos enfants et petits enfants ; on peut leur faire aimer l'Église par cette rencontre avec la beauté. Je sais bien que ces vitraux, chevet et rosace, qui viennent du Carmel du Mans, ne sont pas des chefs d'œuvre... Mais c'est le premier contact qui compte ! Il sera toujours temps, plus tard, de conduire vos têtes blondes à Chartres ! J'ai une belle élévation : un vaisseau à cinq travées voûtées d'ogives. En continuant à droite vous trouverez la chapelle Saint Cybard (c'est la moindre des choses) et, de l'autre côté (et c'est bien naturel) la chapelle de la Sainte Vierge. Un peu en retrait, allez voir la chapelle des Bienheureux, avec les portraits de Pierre Louis et François Joseph de La Rochefoucauld, exécutés le 2 Septembre 1792.
En revenant dans la nef, après avoir caressé le noyer blond de la statue de Saint Ausone (autre Saint charentais) vous trouverez l'orgue Cavaillé-Coll et la rosace ouest.
Enfin, vous vous retrouvez dans le coin-musée (avec une belle statue de la Vierge) dont je vous ai parlé. C'est le centre d'une superbe exposition, régulièrement remise à jour, qui vous présentera mon histoire, celle des autres églises, l'implantation dans la ville, etc... A ce sujet, je me suis engagée, comme les autres églises, à ne pas donner le nom (pour éviter les jalousies) de tous ceux qui oeuvrent à notre beauté, notre entretien, notre décoration florale, à la rédaction de livrets sur l'Église. Qu'ils soient tous remerciés ! Je précise tout de même, à La Rochefoucauld, que je remercie particulièrement l'Adjoint que je me suis adjoint depuis 20 ans et qui s'est tellement investi pour et dans l'église, son histoire, son illustration, sa crèche, etc... Je suis sûr qu'on le reconnaîtra !

Allons plus loin maintenant. Il faut que je me donne un peu plus... Que vous ayez une approche plus personnelle... que vous ressentiez mieux ce que j'ai été, et ce que je peux être pour vous. Cela m'est difficile, car je me livre peu... Mais c'est aussi, un jeu, le jeu de la Vérité !
- Comment venir me voir, me rendre visite, me découvrir, me ressentir ?...
- Le matin, je vous l'ai dit, entrez par la façade (et par la porte droite ! ) Mes grandes fenêtres vous accueillent, et presque vous agressent avec leur couleurs gaies, vives, brillantes, étincelantes...
- Le soir, entrez par le portail de Saint Cybard, et tournez vous vers l'ouest : les couleurs veloutées se nuancent, se diffusent, s'apaisent et vous rassurent ; vous avez passé une belle journée de chrétien... (Méfiez vous ! le test des couleurs est très révélateur ! )
- Il y a des hommes de l'ombre. Je suis une église de l'ombre, ou plutôt une église des ombres. Asseyez vous dans la nef, le temps d'une prière. A la fin, la zone d'ombre qui vous entourait s'est déplacée, comme les brouillards légers des frimas du petit matin. Ne me demandez pas pourquoi, ni comment ! Les ombres légères qui tapissent l'église se déplacent comme elles veulent, emportant leurs petits secrets, éclairant tour à tour la chaire, l'autel, Saint Ausone, au seul gré de leur bon vouloir.
Et puis, pêle mêle, mes trésors, mes souvenirs, mes secrets, mes confidences.
D'habitude, je mes réserve à mon copain Saint Étienne, à Olérac ou Olérat, seule église à qui je peux parler du bon vieux temps...
Mais nous nous sommes modernisées. Nous « communiquons »... Internet.
Retrouvez nous sur notre site : Hirondelle-cui-cui.
Je lui signale l'évolution de ma crèche. Chez moi, pas de crèche éternelle ; mais ma crèche, annuellement enjolivée, peaufinée, améliorée par son responsable mais toujours dans l'idée que je suis l'église de la ville. Toutefois, évitez de « mettre la musique » pendant un office. Cela nous agace fort, mon curé et moi !...

Et puis, j'ai le Trésor de mon TRESOR !

Et là, je cite l'excellent livre de l'abbé Léandre POITOU sur La Rochefoucauld :
« Le 23 Mai 1411, Foucauld de Livron, qui revenait l'Italie, où il avait combattu avec avantage contre Robert, roi des romains, rapportait de sa campagne de très précieuses reliques, entre autres une partie du bois de la vraie Croix. Il voulait assurer à son pieux trésor l'honneur qu'il méritait. C'est pourquoi il en fit hommage à la collégiale. L'Église de La Rochefoucauld possède encore cette relique de la vraie croix ».
Cette relique, dont l'authenticité est incontestable, est très régulièrement exposée de façon très irréguliére (sécurité oblige). Alors, supposons qu'elle le soit un 15 Août... Le 1er Juillet vous avez célébré la fête de Saint Cybard -un mois et demi plus tard, vous célébrez la Vierge Marie et vous vous recueillez devant la relique de la vraie croix - Voilà un beau parcours de vacances, jalonné par de vrais repères du Bon Dieu !

Allons plus loin dans mes secrets intimes.
J'aime beaucoup ma chapelle de la Sainte Vierge, avec sa sortie condamnée sur une venelle discrète. Je sais bien qu'elle a été réaménagée au siècle dernier ; mais je dois vous révéler qu'à l'époque de la fronde, François VI de La Rochefoucauld (l'écrivain), amoureux fou de Mme de LONGUEVILLE qui le fit beaucoup languir, y confiait des messages à Athos, Comte de la Fère, qui les livrait à Aramis, abbé d'Herblay, qui prenait la route de la porte de Marillac pour retrouver Mme de Chevreuse... Vous ne me croyez pas ? Vous avez raison , mais comme cela relève de la légende, pourquoi ne pas imprimer la légende.
Puisqu'on « fait » dans le secret.... Avez vous remarqué que mes confessionnaux font partie intégrante des murs, dans lesquels ils sont taillés comme autant de niches accueillantes ? Avez vous réalisé, vilains pécheurs et jolies pécheresses que vos secrets, révélés à vos prêtres, me parvenaient à moi aussi, tout là haut, par pierre de taille interposée ? Tout là haut où j'ai tout entendu, tout retenu, tout archivé ? Puisque, bien sûr, je vous l'ai dit, je suis l'église de la ville... alors je garde tout.
Évidemment, les confessions se faisant rares, je n'ai pas beaucoup d'informations sur ces dernières années !...

Alors, quel est le meilleur moment pour me visiter ?
Réponse : Quand vous voulez !
- Un matin de semaine, quand il n'y a personne ! vous pourrez alors jouer avec mes zones d'ombre et évoquer tous mes souvenirs...
- Un matin de messe ou de grand-messe. J'aime ces belles cérémonies ; et j'aime aussi mon assistance, si variée dans sa composition. Regardez autour de vous : La noblesse est venue du château... Une bonne partie de la ville est là.... Les Rupificaldiens ... Assemblée très représentative d'une petite ville de province (une si jolie petite ville...) La campagne n'est pas loin ; l'usine non plus. Le commerce est présent, les professions libérales aussi. En fait toute une bourgeoisie, petite ou grande ; et c'est à la messe qu'on voit que la bourgeoisie n'est pas sans noblesse...
Ces jours là, la messe est une fête, au sens ancien du mot, et la densité de l'âme s'accommode de la parure du corps. C'est ce jour aussi qu'il faut venir... La lavande ou l'eau de Cologne n'ont jamais nui à l'encens, bien au contraire. Il fait bon, et frais, et propre chez moi, et si les « dames au chapeau vert » ont bien disparu, des capelines occasionnelles viennent encore, parfois,
moucheter l'assistance ! Lorsqu'à la fin de la messe, les 40 choristes répondent à l'orgue, et que chante l'assemblée, et que flamboient les vitraux comme des étendards...
Une fois de plus, je suis fière... mais alors là, très fière !
Pour finir, je vais vous « la faire un peu plus facile ».
Venez me voir un jour de marché, par exemple le jour de la fête du goût. J'y suis visiblement à ma place ; mes pieds dans les légumes, les poissons, la viande, etc... Ce jour là je suis l'église de la ville et de la campagne réunies. Je me souviens de ces foires du début du siècle, quand les bestiaux par dizaines étaient acheminés jusqu'à la gare... C'est cela que j'aime : le marché au pied de l'église, et l'église au coeur de la ville.
Et ce serait si bien si ce jour là, les parties hautes de l'église étaient ouvertes au public, et que ce public se promène le long de la balustrade, se gavant de bruits, d'odeurs, et de perspectives sur ma ville (ma si jolie ville...).

Enfin, j'aimerais que vous m'aidiez.
Vous avez garé votre voiture devant l'Église. Ils sont des dizaines, sinon des centaines, à le faire tous les jours. Parking ombragé, gratuit, avec une vue admirable sur l'Église. Voyez les conducteurs : Croyez vous qu'un seul aurait l'idée de remercier le Bon Dieu (et même la municipalité !) d'une chance pareille ? Pas un ! Pas un regard ! Rien ! Alors, savez vous ce dont je rêve ? Un matin de catéchisme - une voiture s'arrête doucement - La maman sort, qui n'est pas en retard, et va fermer la portière calmement. Le chérubin descend, et, avant de se mettre à courir, lève son nez et me dit : « Bonjour l'Église ! Comme tu es belle aujourd'hui ! On peut toujours rêver !... »

Je vais conclure. Si vous voulez profiter de moi, considérez que je suis une église à deux têtes.
- Je suis une église toute simple « basique » comme l'on dit. Une de ces églises comme celles qui ont pu inspirer certain écrivain sacripant :
« j'aime les recoins ombreux des églises de quartiers, la lumière avare des absides quand le soir tombe dans les rosaces, l'odeur d'encens et de cierge mêlée à de discrètes moisissures, le glissement des chaises résonnant dans la nef, le bruissement des « pénitences » autour des confessionnaux . »*
- Je suis aussi une église privilégiée... Je vous livre un dernier secret. Venez me voir par un beau soir d'été quand il se fait tard et que l'heure d'été a du bon. Regardez, tout en haut, mon très beau clocher, celui qui a, comme disait Brassens, des « lézardes sur le firmament » . Vous entendrez des petits bruits, des gloussements étouffés, des cris-cris et chuchotements...
C'est un de ces soirs où la fée Mélusine, poussée par la brise et venant du château, vient rejoindre ici Esmeralda, en retraite depuis Victor Hugo, et les deux amies papotent, papotent, en grignotant des pichottes à l'ombre d'Emmanuel. A vous de choisir.

Je reste, Madame, Monsieur, votre très humble et très obéissante...

Église Notre Dame de l'Assomption et Saint Cybard

Certificats : Sylvain DESCHAMPS

* Michel AUDIARD - Le petit cheval de retour


Carte de la paroisse Saint Augustin en Tardoire et Bandiat

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