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Toutes les présentations des églises ont été écrites pour le journal du Doyenné Tardoire et Bandiat, entre octobre 2001 et août 2005, par Monsieur Sylvain Deschamps.


L’église Saint Pierre de Feuillade


Samedi 7 Février 2004, Sainte Eugènie


Saint Pierre, étant très occupé par ailleurs, a décidé de ne pas assister à la rencontre en demandant expressément que l’on parle très peu de lui, ayant déjà participé aux entrevues de Rancogne, Lésignac-Durand, Vilhonneur et étant appelé à parler plus tard du Lindois et d’Eymouthiers.
Le chroniqueur se retrouve donc seul devant l’église et pousse la porte.
Le chroniqueur : Bonjour mon ange !
l’Église hôtesse, suffoquée : Pardon ?
Le chroniqueur : Excusez-moi, chère hôtesse ! Ce n’est pas à vous que s’adresse cette familiarité ! mais à la fresque représentant un Ange sur le mur, en haut, à gauche. Et comme vous n’êtes évidemment pas là tous les jours, lui, par contre, accueille les visiteurs depuis des siècles.
l’Église hôtesse : Je suis toute indulgence.
Le chroniqueur : Je vous confie et je vous laisse lire ce texte traitant de l’histoire de Saint Pierre de Feuillade. Ce texte est un condensé de livres ou articles écrits par l’historien Jean George, Madame Fils dans la revue « Autour d’Écuras », « La baronnie de Marthon » par l’abbé Mondon, et les recherches personnelles de Mr de Préville, votre voisin. Prenez le, lisez le, et ensuite nous essaierons de le personnaliser.
façade de l'église de Feuillade FEUILLADE - L’ÉGLISE SAINT PIERRE
L’Église Saint-Pierre-ès-Liens s’appelait Saint-Natal au 11ème siècle, lorsqu’elle fut donnée par Adhémar, évêque d’Angoulême, à l’abbaye Saint-Étienne de Baigne. Itier Malet qui en était le possesseur et Robert Vigier son suzerain, accordèrent leur approbation à ce don.
De l’église primitive il ne reste que le mur nord, décoré extérieurement d’une arcature qui ressemble à celle de Marthon. Nous pouvons dater le monument de la première moitié du 12ème siècle à l’exception du mur du chevet, plat, et qui indique que l’église fut tronquée ou resta inachevée.
En effet, l’église semble avoir été prévue pour posséder de plus vastes dimensions et un plan plus riche : une abside en cul de four et une succession de coupoles. Intérieurement, la présence de pilastres massifs vient étayer cette hypothèse de voir des coupoles couvrir l’édifice. Comme dans la cathédrale d’Angoulême, nous pouvons admirer les pilastres, de 1m70 de saillie sur 1m95, unis aux murs de la nef par des piédroits, ornés de colonnes sur les trois faces, ainsi que les robustes formerets.
Si les coupoles avaient été édifiées, elles auraient mesuré plus de 8m de diamètre. Cependant, il ne subsiste ni colonnes supportant l’amorce de doubleaux, ni pendentifs pour soutenir les éventuelles coupoles.
Il ne demeure actuellement qu’une nef composée de deux hautes et vastes travées, voûtées en bois. Deux petites fenêtres à colonnettes percent chacun des murs de la nef, et sont situées de chaque côté d’un pilastre. Une cage d’escalier part dans l’angle nord-ouest de l’église.
Tous les chapiteaux des colonnes et colonnettes sont intéressants, certains sont remarquables. Les uns possèdent un décor rappelant l’acanthe, les autres des personnages.
Nous citerons la description que fait de l’un d’entre eux l’abbé Mondon dans son ouvrage « La baronnie de Marthon », à la fin du 19ème :
« Les colonnes sont ornées de chapiteaux bien sculptés. L’un d’eux, qui est à gauche en entrant, représente un personnage à cheval, passant sur un homme nu et renversé. Le cavalier barbu et couronné a une figure qui exprime la douceur et la satisfaction. En avant est un homme accroupi, dont les bras, démesurément longs, sont passés sous les jambes, les coudes sur les genoux, et tenant dans ses mains, à la hauteur de ses joues, des objets qui semblent être les jambes d’un autre personnage. Une femme vêtue et drapée se tient debout devant lui, mais elle est peu visible, se trouvant du côté du mur. On a beaucoup discuté sur ce cavalier : les uns, s’appuyant sur d’anciens textes, y voient Constantin symbolisant le triomphe du christianisme sur le paganisme ; les autres, Charlemagne ; d’autres enfin, le seigneur du lieu ».
Version le plus généralement admise : il s’agirait, plus simplement, d’une représentation de l’Église triomphante.
Extérieurement, ainsi que nous l’avons dit, seul le mur nord aurait appartenu à l’église primitive Saint-Natal, et tout le reste de l’édifice serait une reconstruction datant de la première moitié du 12ème siècle à l’exception du mur chevet que nous ne saurions dater.
La façade de Saint-Pierre, étayée à ses extrémités par deux contreforts qui se retournent sur les côtés, est percée d’une porte à trois voussures en plein cintre, reposant sur des colonnettes à chapiteaux richement décorés d’un savant entrelac entre végétaux et personnages ou animaux fantastiques.
Le premier étage est orné de cinq arcades avec cordon, séparées les unes des autres par des pilastres avec colonnettes à anneaux. Une fenêtre ouvre l’arcade du centre. Au-dessus s’élève le pignon, se terminant par un clocher-arcade à trois ouvertures dont deux sont occupées par des cloches.
L’une de ces cloches fut bénite le 8 Juin 1714 par Antoine Chaussat, archiprêtre de Grassac, et reçut pour parrain René de Roffignac, chevalier, seigneur de Belleville, et pour marraine Henriette de Javerlhac, fondatrice de l’église de Feuillade, « faisant pour elle et demoiselle Jeanne de Vassoigne ».
Cette cloche fut refondue en 1834.
- L’autre date de 1737 et reçu pour parrain « haut et puissant Seigneur Bernard de Javerlhac », et pour marraine « haute et puissante Anne de La Pice, Dame de Belleville » si l’on s’en réfère aux inscriptions que porte la cloche et que nous reproduisons ci-dessous :
S.PETRI AD VINCULA PETRUS DE VASSOUGNES PAROCHUS ECCLESIAE DE FEUILLADE PARRAIN HAUT ET PUISSANT SEIGNEUR BERNARD DE JAVERLHAC MARQUIS DUDIT LIEU MARRAINE HAUTE ET PUISSANTE DAME ANNE DE LA PICE DAME DE BELLEVILLE 1737.
Sculptures de piliers de l'église de Feuillade Pour ces deux cloches, nous ignorons le nom des fondeurs et c’est regrettable.
Nous n’avons pas l’intention d’énumérer les curés de Feuillade depuis 1075, mais nous nous arrêterons sur le personnage de Jean-Baptiste de Chavigny, né à Angoulême et curé de Saint Pierre de 1786 à 1791.
Le 16 février 1791, il prêta un serment partiel et refusa d’adhérer à la Constitution Civile du Clergé. Il accepta de jurer de veiller avec soin sur les fidèles qui lui étaient confiés, d’être fidèle à la nation et au roi et de maintenir l’ordre purement politique. Alors que quelques citoyens l’engageaient à jurer fidélité à la Constitution Civile du Clergé, il leur écrivit, le 13 mars 1791, pour les remercier de leurs conseils qu’il ne suivrait pas, car, plus il y réfléchissait, plus sa conscience l’engageait à persévérer dans son refus.
Le 1er mai 1791, il fut destitué pour refus de serment et écrivit une lettre ferme aux autorités de l’Assemblée électorale afin de leur rappeler qu’il avait refusé le serment et expliqué publiquement à ses concitoyens les motifs de son refus, protestant contre sa destitution et la nomination de son successeur, faites par une assemblée qui n’avait aucun pouvoir ecclésiastique. Il émigra alors en Allemagne, revint en France après les sombres années de la Révolution, adhéra au Concordat et sollicita un poste qui ne lui fut pas accordé.
Il se jeta alors dans le schisme de la Petite Église et mourut à Angoulême, âgé de 67 ans.
FIN.
l’Église hôtesse : Lecture terminée... Je n’ai pas grand chose à ajouter. C’est un récapitulatif... objectif. Mais je sens que, comme toutes mes copines, vous avez une présentation personnelle plus subjective. N’est-ce pas ?
Le chroniqueur : Vous avez raison. Car, sans vouloir vous flatter, vous êtes un monument d’une réelle importance et il faut essayer de le faire ressentir à nos lecteurs. Revenons donc à une approche personnelle.
Je suis parti ce matin d’Orgedeuil où j’étais allé fêter Sainte Eugénie. (A ce sujet, j’ai de bonnes nouvelles : notre limier Vincent revient d’Alexandrie et nous présentera bientôt des éléments nouveaux sur la fusion Saint Marc-Sainte Eugénie) (1). Sur la suggestion de Saint Pierre, je suis passé par Eymouthiers et je suis arrivé par le Maine Gué rejoignant ainsi la route de Nontron ; ce qui permet, le pont passé, d’avoir une jolie vue sur l’arrière, l’élévation à trois étages : la sacristie, la charpente, le pignon. - Une autre fois j’étais venu du sud par la D 163, et j’avais eu le coup de foudre pour vous, l’église, enchâssée dans la petite ville. Par un matin de brume, la ville se dessine comme un tableau cubique, les rondeurs, angles et volumes s’équilibrant en une belle composition. Par un grand soleil, c’est un tableau impressionniste qui s’impose ; les verts, ocres, gris et rouges se fusionnant. Par une fin d’après midi d’été à la chaleur lourde, c’est presque du pointillisme, tellement la lumière se myriadise en autant de points lumineux. Enfin, par tous les temps, c’est un équilibre d’ensemble qui s’impose. Vive Feuillade !
Une autre fois encore, venant de Marthon, c’est le coup de cœur, et le coup au cœur ; la masse de l’église surgissant devant vous, heureusement que la vitesse est limitée ! Sinon, le fait de freiner brusquement et de s’arrêter sans vraiment prévenir irait à l’encontre du but recherché.
Mais là, quelle récompense ! Rappelez-vous la phrase de Céline, Bardamu arrivant à New York : « Figurez-vous qu’elle était debout, leur ville, absolument droite. New York c’est une ville debout ».
Et bien, l’église de Feuillade, c’est une église debout ! La rectitude de cette façade falaise, le décroché du pignon, l’austérité de la couleur de la pierre, tout cela nous en impose. On se sent tout petit, mais en confiance.
Il faut faire le tour de l’église, aller voir le Bandiat. Quand on sait que celui-ci, familier de ce genre d’exploits, a justement disparu juste là... dans un de ces gouffres qu’il sait créer ou rencontrer, avant de ré-apparaître comme si de rien n’était... On se sent proche du fiancé de la Tardoire. Mais tout de même, sous l’église... Sacré Bandiat ! L’église doit bien être la seule église construite comme une Marina, les pieds dans l’eau !
Nous avons fait le tour. Entrons maintenant. Église austère à l’extérieur, église austère à l’intérieur ? Eh bien non... grosse erreur... c’est le choc !

Un des autels de l'église de Feuillade Avant toute chose, il faut rappeler que pour tout visiteur à peu près disponible, il y a deux sortes de réaction : l’œil premier et l’œil second.
L’œil premier permet d’absorber tout de suite tous les éléments de beauté en pensant qu’il sera toujours temps de trier.
L’œil second s’attache tout de suite à la faille, au défaut, à ce qui manque.
Inutile de vous dire que j’ai l’œil premier, sans mépriser de consulter le second, mais plus tard.
Ainsi, dans l’église, un énorme volume s’impose. On respire fort et haut dans cette église large d’épaules.
La peinture ocre omniprésente vous réjouit avec ces statues colorées, de haute taille, cette largeur, cette gaieté enfin. Cette couleur fait penser que nous sommes sur la route de l’Espagne, une couleur de Castille.
L’œil second vous dira tout de suite que cette lamentable peinture a recouvert sottement tout un ensemble de fresques qui, si elles peuvent être remises à jour feront un chef d’œuvre de l’église ! Tout ceci est vrai, hélas !
Partons faire un tour.
Les statues tout d’abord. Toutes de belle taille avec tout de suite Notre Dame de Grâces à gauche, à laquelle Saint Joseph fait face côté Sud. Le chemin de croix, là aussi... L’œil premier est heureusement surpris par la richesse des détails, la profondeur des scènes, du cinémascope en relief et une extraordinaire précision dans les vêtements, les armes, etc. Tout cela relève de la fraîcheur du premier degré. Et l’œil second vous dira : qu’est ce que cela vient faire dans une église romane du 12ème siècle ? Évidemment... Mais... que diable ! (pardon : doux Jésus) que vois je ici paraître ? Une toute petite statue du tout petit Jésus de Prague. Décidément nous nous rencontrons souvent : A Saint Projet, à Charras, à Soudat en Périgord à quelques kilomètres, et ici à Feuillade... Ce sont trop de rencontres pour ne pas mériter un article spécialisé ultérieurement.
Et puis, un bijou incontestable : une magnifique statue du Christ que l’on enverrait bien en restauration avec le Saint Antoine de Saint Sornin.
Les trois autels dont surtout celui du Sud dont une éventuelle restauration rendrait peut être lisibles tous les dessins de bois doré difficiles à déchiffrer.
En fait, parlons de ce qu’on voit maintenant et de ce qu’on pourra voir bientôt, après travaux.
Le plafond dont le volume donnera encore plus d’ampleur à l’église, lorsque les lattes actuelles seront remplacées par des planches de chêne ou de châtaignier cirées mais posées sur les solives existantes.
Cet enduit moderne devra être enlevé sur la totalité des murs, ce qui permettra de retrouver un ensemble de fresques unique. On en est presque sur, tant les recherches ponctuelles effectuées un peu partout les laissent apparaître.
La litre funéraire qui fait le tour de l’église sera enfin totalement restaurée.
Et il faut surtout se réjouir de voir ce magnifique mur du fond tel qu’il est maintenant avec ses trois colossales statues ;
c’est un décor théâtral, en trompe l’œil sur fond de semis d’étoiles avec deux blasons. La grande classe... Rien que les mots « semis d’étoiles » font penser au vers de René Louis Lafforgue : « le pavé de ma rue est enrichi d’étoiles. »
Voilà, chère église, ce que j’aimerais faire ressentir si je faisais visiter notre cher monument. Peut être un jour, plus tard... Et maintenant...
L’Église hôtesse : Et maintenant, qu’allez vous faire, cher chroniqueur ?
Le chroniqueur : Je vais aller déjeuner (fort bien, je le sais) à l’auberge du village. Je m’amuserai, compte tenu du cosmopolitisme de la clientèle, à transformer le montant de l’addition en pistoles, doublons, florins, livres, guinées, écus, ducats, maravédis et autres monnaies nobles... Puis je demanderai à mon ami Saint Claude le droit de fumer une pipe le long de la jolie promenade du Bandiat, et puis... je rentrerai chercher dans mes bouquins de quoi « préparer » une nouvelle église.
L’Église hôtesse : Merci encore.
Le chroniqueur : Merci de votre accueil.
Il se retourne vers le chœur pour admirer encore ce mur à mille fleurs et, en sortant, tourne la tête et sourit :
Au revoir, mon ange !

Sylvain Deschamps


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