L’ÉGLISE SAINT SATURNIN de SAINT SORNIN.
La scène se passe devant l’entrée, face au feuillage léger des cosmos rouges et blancs.
L’Église : Vous ! Enfin ! Ou plutôt Enfin vous !
Le Chroniqueur : Je m’attendais un peu à cet accueil.
Saint Saturnin : Je vois que vous avez beaucoup de choses à vous dire.
Pour moi, je suis ici de passage. J’arrive de Patras (mon lieu de naissance) et je vais à Toulouse, où je subis le martyre en 250, pour participer au recensement définitif des altérations de mon nom : Sernin, Sorlin, Cernin, Satournin, et bien sur Sornin comme ici même. Je vous laisse donc et repasserai plus tard, voir où en sont vos relations...
L’Église :
A Saturnin : A bientôt cher Saint Patron !
Au chroniqueur : A nous deux, et dites moi pourquoi vous m’avez fait attendre !
Le Chroniqueur : Chère Église, ne m’en veuillez pas. Mais ce n’est pas parce que ma famille est née-native de Saint Sornin, que des enterrements familiaux chez vous célébrés se sont terminés au cimetière, à même pas cent coudées d’ici que je devais vous faire passer avant les autres. C’est maintenant votre tour et je vous promets de vous soigner. Vous n’aurez pas à le regretter !
L’Église : Dont acte ! Nous verrons.
Le Chroniqueur : Allons y !
VOTRE HISTOIRE
Comme beaucoup d’autres églises, vous êtes très discrète sur votre passé ! On sait que vous êtes l’ancien prieuré cure du prieuré conventuel des Salles de Limoges et que votre choeur du 11ème siècle est la partie la plus ancienne. On découvre de chaque côté de ce choeur différentes ouvertures (dont la sacristie) qui évoquent des constructions disparues. Vous avez eu un plafond en bois vers 1880. Enfin, différents travaux de restauration sont apparus. Les plus anciens vous ont consolidée et donné cet élégant clocher. Les plus récents vous ont donné bonne mine et, grâce aux soins de la municipalité, un confort douillet, chauffage, éclairage et propreté impeccables. Je dois préciser que votre cloche, du 19ème siècle, fondue à Orléans, s’appelle Suzanne Jeanne (parrain Mr de Ruffray, marraine Mme Suzanne Chapelle) qu’elle sonne le sol et pèse 400 kilos.
VOTRE APPROCHE
Votre emplacement est assez discret. On ne vous voit guère de la « grand route » et on vous trouve surtout en cherchant le monument aux morts (et vice versa).
En fait, pour venir à vous deux chemins s’imposent :
- Le chemin rural des Chaumes à Saint Sornin qui part du fond du village et monte doucement vers le bourg. Suivant les plantations, avoine, colza, maïs, vous apparaissez plus ou moins vite dans le lointain, dominant le paysage, ce qui est normal, et dominant le cimetière, ce qui est naturel.
- Ou alors une belle promenade en pente douce - Près d’Orgedeuil, vous partez de l’église de Peyrou, dont on ne dira jamais assez l’importance au Moyen Âge alors que cet archiprêtré dominait les paroisses voisines, et dont on pense qu’une prochaine restauration soulignera son histoire ; vous passez ensuite par la chapelle des Landes, ou chapelle Saint Roch, pour évoquer Saint Antoine dont nous reparlerons et, comme il s’agit de « La Côte qui descend », vous arrivez à l’église.
VOTRE VISITE
A l’extérieur :
C’est assez vite fait. Un assez long rectangle, ou plutôt un « carré long », d’agréables proportions. Toutefois, en faisant le tour, au niveau du chevet, le bel escalier de pierre qui monte au clocher, et différentes excroissances et ouvertures font penser - et rêver - à un édifice plus imposant et plus complexe.
A l’intérieur :
C’est tout aussi simple, mais beaucoup plus riche. D’abord, c’est très clair. Est-ce dû au dallage en remarquables pierres blanches (influence de Vilhonneur ?), à la parfaite répartition des vitraux latéraux, au formidable vitrail du choeur... ? Toujours est-il que la lumière est là, omniprésente. Et on sait que cela a été « pensé ». N’oubliez pas de regarder, et d’admirer, la sorte d’étoile en pierre à six branches, percée au centre de l’arcade qui sépare la nef du choeur et qui, le matin, laisse passer des rayons lumineux du plus bel effet..
Et maintenant, après avoir salué les élégantes statues de la Vierge et de Saint Joseph, détaillons vos grandes richesses :
Les Vitraux :
- Sept lancettes (une sur la façade, trois de chaque côté de la nef )
Remarquablement dessinées : on reconnaît facilement en partant de la façade et en tournant de gauche à droite : Saint Jean Baptiste, Saint Louis, Saint François de Salles, la Vierge à l’enfant, Saint Saturnin, Saint Pierre, Saint Jean... et, en haut de chaque vitrail, la répétition d’un même thème : trois tourelles d’un dessin faussement naïf, enfantin, byzantin peut être...
Remarquablement coloriées, avec une dominante d’un rouge profond mais très lumineux.
Remarquablement historiées, puisqu’au pied de chaque personnage, apparaissent le blason ou les armoiries des familles donatrices : De Ruffray, Marie Dubrac, Bonnithon, Groulade, etc...
L’extraordinaire vitrail du choeur mi abstrait, mi symbolique, avec le doré des fleurs de lys stylisées, les bleus aux mille nuances dont le bleu de France, et cet ocre brun qui appelle le soleil et rappelle la Terre, et ces bolets, et ces cèpes que l’on trouve plus haut, sur la route de Mazerolles...
Le Tableau :
Il faut certes le chercher sur le mur à droite. Il est bien sombre et bien abîmé ; mais, tel qu’il est, il attire la restauration en souvenir de ses origines possibles :
- soit l’école vénitienne,
- soit l’œuvre de l’atelier de Murillo. L’histoire dit qu’au milieu du 17ème siècle, l’ambassadeur du Roi d’Espagne regagnant son pays tomba malade dans les parages et fut soigné au presbytère. Comme remerciement pour les bons soins reçus, rentré dans son pays, il demanda à Murillo, grand peintre espagnol, une réplique de son tableau « La Vierge au chapelet », qui est au Louvre, et en fit cadeau à Saint Sornin.
Les Statues :
- A gauche : la très fine statue du Sacré Coeur (en provenance de la chapelle des Landes).C’est peut être la statue préférée des nombreux vendéens de Charente qui leur rappelle le martyre des Chouans pendant les guerres de Vendée...
- A droite, enfin :
LA STATUE : Saint ANTOINE, mais... notre Saint Antoine. Ne pas confondre avec le Grand Saint Antoine, encore que cela serait tentant puisque celui ci naquit en 250 alors que s’éteignait Saint Saturnin.
Notre Saint Antoine local vécut à la fin du 13ème siècle. Il appartenait au monastère des Carmes de La Rochefoucauld. Leur règle était faite d’abstinence continuelle, de la pratique du silence et de la pauvreté, et de jeûnes rigoureux.
Le Père Antoine parcourait les campagnes, annonçant son passage avec une clochette. Les fidèles se groupaient autour de lui pour entendre sa parole et prier avec lui. Un jour qu’il se rendait à l’église de Peyrou, en passant par la chapelle des Landes, il fut rejoint entre le sommet de Faurie et les Bourdichoux par une mère qui le pria de demander à Dieu la guérison de son enfant bien malade. Le Père Antoine appuya un des langes de l’enfant sur son coeur, pria, et l’enfant guérit. Ce « miracle » se renouvela par la suite... En témoignage de leur reconnaissance au bon moine, les habitants, vers 1675, profitèrent du passage d’un sculpteur pour faire exécuter la statue du Saint dans le plus beau noyer de la plaine des Chadries.
La statue hiératique du Saint représente un homme mur, grandeur nature, au noble visage grave, tourmenté. Il porte le costume des Carmes ; il est nu pieds et en sandales. L’expression du visage est frappante, avec un visage austère au regard insistant.
Le Saint replie son bras gauche sur sa poitrine, geste de dévotion, tandis que de sa main droite, il tient une clochette et un livre de prières. Voici le geste qui le caractérise et qui lui donne, outre son regard, sa force d’existence personnelle.
Voilà donc une œuvre magnifique qui, après avoir fait les beaux jours de l’exposition d’Art Sacré d’Angoulême, va de nouveau nous quitter quelques temps, pour une restauration plus profonde.
Voilà, chère Église. Je ne veux pas lasser le lecteur et vais arrêter là cette présentation. Mais, rassurez vous, maintenant que je vous ai bien « traitée », je reviendrai vous voir plus souvent, et plus régulièrement.
L’Église : Vous m’en voyez ravie ! Mais, plus précisément ?...
Le Chroniqueur : Je veux dire que je viendrai à des dates fixes :
Il y a messe à Saint Sornin, le premier et le 3ème dimanche de chaque mois...
Il y a le 29 Novembre, fête de notre Saint...
Mais il y a aussi des dates occasionnelles, celles du coeur... Et à ce sujet, il y a tous les ans, le premier dimanche d’Octobre, c’est-à-dire le 6 en 2002, la messe des vendanges puisqu’à la fin, sur la place, est pressé le raisin qui fournira le vin de messe, offert par la Cave Coopérative de Saint Sornin. Par la suite, il y a la fête des vendanges, également organisée par la cave.
Ne croyez vous pas que ce serait une bonne occasion, d’avoir l’église remplie comme une hotte ?... Demandons donc à nos paroissiens de venir nombreux et de continuer cette journée en participant au repas. Ce serait une belle journée où l’âme, l’esprit et le corps seraient à la fête ?
Saint Saturnin, de retour et avec un bon sourire :
Voilà qui me semble une excellente idée ; et je vous laisse à la réalisation de ce projet...
Au fait, puisqu’on parle de réjouissances viticoles... je vais rejoindre votre ancien vicaire général, maintenant curé doyen de Barbezieux. Vous rappelez vous son nom ?
L’Église et le Chroniqueur : Euh... non...
Saint Saturnin, éclatant de rire : le Père Plantevigne !...
Sylvain DESCHAMPS
Nos coordonnées
Prieuré Marie Médiatrice
7, Faubourg Saint Maurice - 16220 Montbron
Tél. : 05 45 70 71 82
Prebytère de La Rochefoucauld
17, place Saint cybard - 16110 La Rochefoucauld
Tél. : 05 45 63 01 24
Courriel : paroisse.saintaugustin@dio16.fr
Contacter le webmaster du site
Courriel : contact.siteparoissestaug16@laposte.net
Abonnement à la newsletter de la paroisse
Merci bien de renseigner les 4 champs ci-dessous puis de cliquer sur le bouton " Envoyer ".
© 2008 - 2024 Paroisse Saint-Augustin en Tardoire et Bandiat | Mentions Légales | Rechercher